Lyon, IPNL (06/02/09, puis 06/03/09)

, par Admin

IPNL : ag du 6 mars 2009 : Réponses aux questions posées et extensions

(voir aussi la motion du 6 février 2009 ci-après)

Les AG sont appelées à se prononcer notamment sur :

− la restitution des 1030 emplois supprimés au budget 2009, et l’ouverture de
négociations sur un plan pluriannuel de recrutement permettant la
résorption de la précarité :
Accord clair dans la motion

- le transfert immédiat des crédits 2009 de l’ANR vers les EPST et les
universités pour leur donner les moyens de recruter sur postes statutaires
et de mener une politique scientifique : L’AG trouve la question trop limitée (2009) : le transfert doit
intervenir « le plus tôt possible » (les crédits déjà distribués ou promis
ne pouvant être repris) et être définitifs : l’ANR est une structure qui
ne peut que déstructurer la recherche publique et doit donc
disparaître dans sa forme actuelle. L’ouverture d’un débat sur le rôle,
la structure et les moyens d’une agence nationale qui ne soit pas en
mesure de déstabiliser les organismes et universités est souhaité.

- le refus de l’éclatement du CNRS (qui doit maintenir toutes les disciplines et
assurer la continuité thématique), du découpage de l’INSERM en Instituts,
de la dilution de l’INRA dans un consortium, du transfert des personnels IRD
aux universités, du contrat d’objectifs sans moyens imposé au CEMAGREF et
de la transformation des EPST en simples agences de moyens : Accord clair dans la motion

- l’abandon de toute politique de désassociation et le maintien des UMR
permettant une coopération entre universités et organismes.

− le retrait du projet de contrat doctoral : Accord clair dans la motion

- le boycott de l’AERES et la restitution de l’intégralité de ses prérogatives au
comité national de la recherche scientifique et aux instances scientifiques
des autres organismes pour l’évaluation des équipes et laboratoires.
membres représentant des commissions.
Sur la restitution de ses prérogatives au CoNRS, accord. Le CoNRS est
sollicité pour reprendre son évaluation des unités que l’AERES existe
encore ou pas. Sur le boycott de l’AERES, l’AG s’abstient.

Elles pourront se prononcer également

- sur le boycott des jurys des chaires
Favorable

- le blocage des CA des organismes appelés à entériner les transformations en
cours
Favorable, y compris à l’université

Elles pourront demander aux sections du CoNRS de contribuer à assurer le
suivi de ce mouvement, de soutenir et d’encourager les personnels et les
laboratoires dans ces actions.
La question sous cette forme paraît sans grand enjeu, accord. Il est
également demandé d’envisager une démission symbolique de toutes
les sections CoNRS, des Dus, des responsabilités administratives de
tout ordre,... de façon synchronisée et spectaculaire, en étant clair
que c’est l’effet médiatique qui est recherché, pas la « destruction de
la machine », et en ayant conscience que le gouvernement pourrait
être enchanté d’accepter ces démissions.

L’assemblée générale mandate également ses délégués pour insister
sur la prise en compte des problèmes des personnels les plus fragiles
(précaires, échelles les plus basses) au sein même de cette lutte : il
ne s’agit pas de voir dans la presse : « les chercheurs demandent une
augmentation » (tout en reconnaissant les problèmes liés à la perte
du pouvoir d’achat, et sans prétendre qu’une catégorie ou l’autre
serait « trop payée »), mais bien de clamer qu’on ne saurait soutenir
la recherche publique sans assurer à TOUT son personnel des
conditions de vie dignes et descentes, y compris en cas de maladie ou
après leur départ en retraite. Ce n’est donc pas la valeur du point
d’indice qui est le paramètre mis ici en débat, mais bien des plans
d’intégration, de requalification, et une revision en profondeur des
carrières et rémunérations.

AG de l’IPNL le 6 février

L’assemblée générale de l’unité et des personnels de l’IPNL, réunie le 6
février 2009 :

Constate :

− que les mesures dites de « réforme » mises en oeuvre ou annoncées par le
gouvernement français conduisent à une déstructuration en profondeur de
la recherche publique et de l’enseignement supérieur.

− que cette déstructuration, menée à marche forcée, ne peut en aucun cas
espérer déboucher sur une nouvelle organisation fonctionnelle et efficace
et demandera de longues années de reconstruction si elle devait aboutir.

− que cette déstructuration s’appuie sur de nombreux arguments infondés
ou fallacieux, qui relèvent plus de l’invective et du mépris, voire de l’insulte,
que de l’analyse.

− que cette déstructuration s’inscrit dans un cadre plus large de
démembrement de tous les services publics, qui prend une dimension
particulièrement inquiétante en matière d’enseignement et de recherche en
ce qu’elle touche directement à l’avenir de la société.

En ce qui concerne plus particulièrement notre secteur :

− La transformation des organismes nationaux de recherche en de multiples
instituts « agences de moyens » met en danger tant l’interdisciplinarité qui
commençait à peine à émerger réellement que de nombreux pans
disciplinaires dont l’activité ne pourra pas être reprise par les universités.

− L’abandon des stratégies nationales concertées par les professionnels de
la recherche ne peut que fragiliser encore plus le potentiel de recherche.

− L’attractivité des carrières et des postes ne peut qu’être globalement
diminuée par la politique proposée – quelques primes pour quelques-uns -,
alors qu’une revalorisation générale est nécessaire, avec un effort tout
particulier pour les échelles indiciaires les plus basses.

− Le maintien – d’ailleurs très provisoire et incertain- des moyens financiers
au niveau actuel (en euro courant) entérine une baisse des possibilités
d’action, au lieu de l’élévation annoncée. La réalité des moyens dans les
laboratoires dément tous les effets d’annonce.

− L’abandon de nombreuses allocations de recherche, contrats de post-
doctorants (non remplacés par des embauches) fait peser une menace
supplémentaire sur l’avenir de la recherche et de l’enseignement supérieur.
Le projet actuel de contrat doctoral unique ne pourrait qu’aggraver cet état
de fait en empêchant de nombreux doctorants de réaliser une thèse de
recherche de qualité.

− Les suppressions de postes sont incompatibles avec le maintien d’une
activité de recherche de haut niveau.

− Le manque de considération accordée, dans ces réformes et projets, aux
« personnels d’accompagnement de la recherche » et personnels
administratifs et techniques de l’enseignement supérieur est inacceptable.
Les considérer comme de simples « moyens » re-distribuables à merci, est
intolérable sur un plan simplement humain, et dénote une absence totale
de connaissance des réalités de terrain et de la nature exacte du travail
réalisé par ces agents.

L’assemblée générale refuse :

- Le démantèlement du CNRS et sa transformation en agences de
moyens.

- le projet de décret modifiant le statut des enseignants chercheurs.

- Le projet de contrat doctoral unique.

- La mise en place des « chaires d’excellence » au détriment de postes
CNRS.

- Les suppressions de postes, même en échange de primes.

Elle appelle :

− les directeurs d’unités et tous ceux exerçant une charge administrative en
plus de leur fonction principale à se concerter en vue d’une démission
collective de ces responsabilités « supplémentaires »

− la gouvernance du CNRS à dénoncer clairement et publiquement, comme
l’ont déjà fait les conseils scientifiques, les aspects délétères des réformes
en cours et les erreurs et mensonges qui les appuient.

− les gouvernances des organismes de recherche et des établissements
d’enseignement supérieur à ne plus laisser insulter leurs agents sans
réagir, fut-ce par les personnalités les plus haut placées.

Après la forte mobilisation du 29 janvier à laquelle les personnels du
CNRS et de l’université ont massivement participé, nous sommes
convaincus de la nécessité d’amplifier et de durcir l’action contre le
gouvernement pour qu’il retire ses réformes destructrices contre
l’enseignement supérieur et la recherche.

En conséquence, l’Assemblée Générale déclare que l’IPNL est désormais
« LABO EN LUTTE » et se prononce pour la grève jusqu’au retrait de ces
contre-réformes et appelle à participer massivement aux manifestations et
actions contre ces réformes et à se rendre tous les matins à 9h à l’amphi 3 du
Déambulatoire pour organiser la grève.

Pour le laboratoire, cette grève prendra entre autres la forme du :

- se mettre en grève « active » un jour par semaine
refuser de participer aux comités de sélection

- rajouter « labo en lutte » à la suite des affiliations dans les
publications ; dans les conférences ; dans les entêtes de mails
port de T-shirt « en grève »

- Fermer la structure un jour

- Appel à refuser de participer à des évaluations de projets ANR, de
participer à des évaluations AERES en tant qu’expert, refus de
répondre à toutes sollicitations du CNRS et de l’université hormis
les tâches courantes

- Demander à la direction d’afficher sur la page web que nous
sommes « laboratoire en lutte »

- Décoration du laboratoire et de ses personnels

motion adoptée à l’unanimité moins deux abstentions