Bordeaux, ADES, UMR 5185 Bordeaux 2, Bordeaux 3, cnrs. (Aménagement, Développement, Environnement, Santé et sociétés) (17/03/09)

, par Admin

Motion « ADES Labo en lutte »


1. Le gouvernement a commencé depuis quelques mois à bouleverser en
profondeur notre système de recherche et d’enseignement supérieur public.
Dans son discours du 22 janvier 2009, N. Sarkozy a annoncé son intention
d’accélérer le processus de démantèlement de la recherche et de
l’enseignement supérieur, voulant en finir avec ce qu’il qualifie « 
d’organisation désastreuse”. Il a par ailleurs dénoncé notre “faible
productivité”, contre toute objectivité et faisant fi de notre
reconnaissance internationale, en particulier dans le domaine des sciences
humaines et sociales qui nous concerne en premier lieu. En désaccord profond
avec ce “diagnostic” alliant mensonges, calomnies et affirmations sans
source, nous n’acceptons pas la démolition programmée de nos institutions.

2. Nous, qui sommes une UMR à la confluence du CNRS et de l’université,
affirmons notre adhésion au mouvement des étudiants, des
enseignants-chercheurs et des personnels administratifs de l’enseignement
supérieur rassemblés au sein de la Coordination des universités. Nous
affirmons notre appui aux revendications maintes fois rappelées :

- contre le projet de décret modifiant le statut des
enseignants-chercheurs qui fait de l’enseignement une punition et établit
concurrence et discriminations entre collègues,

- contre le “contrat unique doctoral” qui met les
étudiants-chercheurs à la merci des tutelles,

- pour le rétablissement des 1 030 postes supprimés au budget 2009,

- contre la montée de la précarité parmi les personnels BIATOSS
devenus simple variable d’ajustement dans la gestion des universités
“autonomes”,

- contre la formation des maîtres à deux vitesses, avec des « 
mastérisés » contractuels et précaires et des certifiés formés au rabais.

Nous demandons également :

- l’arrêt du démantèlement des établissements de recherche
(notamment le CNRS) au profit des agences gouvernementales,

- le rétablissement des postes supprimés aux concours CR2-CR1,

- la suppression des “chaires universitaires” prises sur le budget
du CNRS,

- le rétablissement de la fonction d’évaluation du Comité national
du CNRS,

- l’attribution aux EPST et au CNU des budgets et fonctions de
l’ANR et de l’AERES,

- la garantie de l’emploi statutaire tant pour les ITA que pour les
chercheurs,

- et plus globalement, et pour tous les points mentionnés, la mise
en œuvre d’un espace de négociations et de concertation pour qu’on en
finisse avec une politique de passage en force qui nous méprise et parfois
nous insulte.

3. Ceci ne signifie aucunement que nous sommes partisans de
l’immobilisme et du statu quo, comme en témoignent les nombreuses
propositions des États Généraux de la Recherche (2004) et dont le
gouvernement n’a tenu aucun compte, mais nous refuserons désormais, chacun à
la mesure de ses moyens et de ses responsabilités, de contribuer à la
destruction de l’actuel système de recherche de notre pays, en particulier
au démantèlement des établissements de recherche cédant la place à des
“agences”, et à la diminution des postes statutaires.

4. Pour ces raisons, nous déclarons aujourd’hui que l’UMR ADES est en
lutte pour défendre la recherche et l’enseignement supérieur.

Votée le 17 mars 2009, à l’unanimité des 28 présents et 4 pouvoirs.