Paris, CRESPPA, UMR 7217, (02/03/09) (site Pouchet, 10/02/09), complément le 11/03/09

, par Admin

Le CRESPPA, UMR 7217, Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris (réunissant depuis le 1er janvier 2009 les deux ex-UMR GTM et CSU) s’est déclaré "Laboratoire en lutte" depuis le 10 février 2009.
Il fait sienne la motion du "site CNRS Pouchet en lutte" (adhésion confirmée par le Conseil de laboratoire du CRESPPA, réuni le 2 mars 2009), voir ci-après.

Le CRESPPA enverra des représentant-e-s des différentes catégories de personnels présentes dans chacune de ses deux équipes, GTM et CSU, au rassemblement des délégué-e-s de laboratoire du 12 mars prochain.


Complément (11 mars 2009)

Motion de l’équipe CSU du laboratoire CRESPPA (site Pouchet, du 11 mars 2009) :

En complément de la motion du Cresppa, les personnels de l’équipe CSU demandent :

- Le reversement d’une large part des crédits de l’ANR aux organismes et aux universités afin d’augmenter significativement la part des crédits « récurrents » des unités (70% crédits récurrents-30% crédits sur projets) et la création de postes statutaires. Ce transfert de financement devrait s’accompagner de mesures qui favorisent la transparence de la répartition des crédits publics dans les unités de recherche (AG financières annuelles, comités de trésorerie visant les demandes de financement et comprenant la direction des unités et des membres élus de l’unité).

- De respecter les le métier et la qualification des ITA. La Lettre n° 1, février 2009, de l’INSHS annonce clairement que l’une des missions de cet Institut - qui s’exprime avant d’avoir été créé - sera d’affecter des chercheurs et des ITA aux universités. Si ce scénario se réalisait, le respect du métier et de la qualification des ITA concernés serait menacé, les besoins de « main d’oeuvre » des universités différant grandement de ceux des laboratoires.

- (dans plan pluriannuel) d’augmentation le nombre de postes d’ITA. La diminution de postes d’ITA menace le fonctionnement même des UMR de SHS, lorsque, comme c’est souvent le cas elles n’ont que 2 ou 3 ITA. Le départ non remplacé d’un seul d’entre eux, n’entraîne pas une « simple » réorganisation des services mais met en péril tout le collectif de travail.

- (dans action sociale) de prendre en compte la totalité des salaires des précaires pour le calcul de la subvention attribuée par le CNRS à l’action sociale.

- Un programme pluriannuel de recrutement. S’ils sont un moyen de financer les jeunes docteur-e-s en attente de postes statutaires, les post-doctorats n’en sont pas moins un vecteur de précarisation grandissante dans le milieu de la recherche et de l’enseignement. Ceci est d’autant plus préjudiciable dans les SHS où les doctorant-e-s ont des durées de thèse plus longues qu’en sciences dures et postulent donc pour les postes statutaires plus tardivement. Pendant leurs années de thèse, les jeunes docteur-e-s se sont formés à la recherche et à l’enseignement, notamment en tant qu’allocataires-moniteurs et/ou ATER pour ceux qui ont eu accès à ces statuts, statuts qui doivent être développés au détriment des vacations. Les jeunes docteur-e-s sont donc aptes à rentrer de plein-pied dans la carrière de chercheur et d’enseignant-chercheur. La suppression des post-doctorats CNRS annoncée le 14 janvier 2009 serait une avancée si et seulement si cette suppression était remplacée par la titularisation des précaires et par une création de postes statutaires. Il est urgent d’en finir avec la précarisation des jeunes docteur-e-s.

- Retrait du projet de décret pour un Contrat Doctoral Unique : il accélère la précarisation, accentue l’individualisation et généralise la mise en concurrence des doctorant-e-s, tant entre universités qu’au sein d’une même université, tout en inféodant les doctorant-e-s aux président-e-s (négociations individuelles des conditions matérielles de production de la thèse, du contenu des tâches à accomplir, etc.). Ce projet n’apporte aucune solution réelle aux inégalités existantes entre les doctorant-e-s.

- Ouverture des négociations autours des conditions de production de la thèse :

· Homogénéisation des statuts, avec la reconnaissance d’un statut « d’enseignant-e chercheur en formation » qui donne accès à des droits sociaux (chômage, retraite etc.), les garantis pour tout-e-s les doctorant-e-s d’une formation pratique à l’enseignement et la recherche en rapport étroit avec les thèmes de recherche de chacun-e ;

· Augmentation du nombre de financements (publics et privés) en direction des doctorant-e-s, qui garantissent un statut et des conditions matérielles tels que mentionnées ci-dessus et qui préservent l’autonomie des chercheur-se-s ;

· Respect des spécificités disciplinaires, notamment dans le cas des SHS : temporalités de la recherche, contraintes liées aux objets et terrains de recherche, conditions de publications, etc.

Cette motion n’engagne que l’équipe CSU du Cresppa, faute de temps, elle n’a pu être discutée avec l’équipe GTM.

*L’AG DES PERSONNELS DU SITE CNRS-POUCHET DU MARDI 10 FEVRIER 2009 EXIGE :*

- l’abandon de la politique de précarisation ;

- l’arrêt du démantèlement des organismes de recherche publique (CNRS, INSERM, INRA…) et le rétablissement de l’ensemble de leurs missions (opérateur de recherche, labellisation des revues…) ;

- l’abandon des menaces de mobilité forcée des personnels des EPST vers les universités ;

- l’abandon du bridage politicien de la liberté de la recherche (ANR, AERES, projet de décret Pécresse…) ;

- l’abandon du projet de décret de modification du statut d’enseignant-chercheur qui déprécie l’enseignement universitaire et alourdira les charges de cours ;

- l’abandon du projet de contrat doctoral qui précarise et inféode les doctorant-e-s à la rentabilité économique des universités ;

- l’abandon du projet de modification des concours d’entrée des enseignant-e-s du primaire et du secondaire (« masterisation ») qui, entre autres, dégrade la qualité des enseignements et casse le statut des enseignant-e-s du secteur public ;

- l’abandon du projet de rémunération à la tête du client (salaires à la prime) ;

- la revalorisation des salaires et des carrières pour tous les personnels ;

*PROPOSE :*

- le retour au système universitaire national que la LRU détruit ;

- la titularisation des précaires (post-doc et autres CDD ; emplois techniques, administratifs ou de recherche) ;

- le rétablissement des emplois des personnels de l’enseignement et de la recherche publics supprimés ces derniers mois (près de 2 000 postes au budget 2009 à l’université et au CNRS) ;

- la réintégration des personnels des universités autonomes dans le droit commun des personnels du ministère de l’Education nationale et de la Recherche (sortie des œuvres sociales, cf. circulaire du 27 janvier 2009) ;

- la mise en place d’un plan pluriannuel de recrutements.

*L’université et la recherche publiques ne sont pas des entreprises, les personnels ne sont pas des pions corvéables et les savoirs ne sont pas des marchandises. Nous ne sommes pas des « MOYENS », nous sommes des TRES BONS !!!*