Paris, UMR 7023 "Structures formelles du langage", CNRS / Paris 8 (02/03/09)

, par Admin

Nous avons fait deux motions

- 10 février nous déclarant en lutte

- 2 mars pour confier aux délegués en vue de la réunion du 12 mars.

Nous avons fait une motion le 10 février et nous sommes déclarés "Labos en lutte"

S’associant à la motion votée par l’Institut Cochin et le laboratoire LLACAN,
l’UMR 7023 "Structures formelles du Langage" CNRS / Université Paris 8 se
déclare en lutte pour la recherche et l’enseignement supérieur. Le gouvernement
a commencé depuis quelques mois à bouleverser en profondeur notre système de
recherche et d’enseignement supérieur. Le 22 janvier, N. Sarkozy a annoncé dans
un discours, méprisant, insultant et truffé de contre-vérités concernant la
recherche française son intention d’accélérer encore les choses et de passer en
force si nécessaire, car il veut "en finir avec une organisation désastreuse".
Il a apporté à l’appui de sa démonstration des arguments fallacieux dénonçant la
prétendue faible productivité des personnels qui travaillent dans l’enseignement
supérieur et la recherche. Nous nous élevons contre ce procédé et contre cette
stigmatisation de personnels qui, dans leur grande majorité, contribuent à une
production scientifique de qualité reconnue au niveau international. Etant en
désaccord profond avec ce diagnostic, nous n’acceptons pas la casse programmée.
Ceci ne signifie aucunement que nous serions partisans de l’immobilisme et du
statu quo, comme en témoignent les nombreuses propositions des Etats Généraux de
la Recherche en 2004, ni que nous refusons de soumettre notre activité à une
évaluation saine . Nous sommes conscients de la nécessité de réformer
l’enseignement supérieur et la recherche, mais pas à n’importe quel prix ni pour
des objectifs qui ne nous semblent pas servir la connaissance.
Nous refuserons donc désormais, chacun à la mesure de ses moyens et de ses
responsabilités, d’accepter de contribuer à la mise en oeuvre de cette politique
et déclarons aujourd’hui que SFL est en lutte pour la recherche et
l’enseignement supérieur.

Puis nous avons fait une autre motion en date du 2 mars qui sera portée par nos
délégués lors de la rencontre nationale du 12 mars

Motion de l’UMR 7023, AG du 2 mars 2009

Votée à l’unanimité.

Nous, personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, doctorants, ITA,
sommes partie prenante dans le mouvement actuel de défense du service public
d’enseignement supérieur et de recherche.

Nous demandons

- Un CNRS intégralement rétabli dans son rôle d’opérateur de recherche au niveau
national et l’abandon de la transformation du CNRS en instituts devenant agences de
moyens.

- Le maintien de l’outil privilégié de coopération fructueuse entre universités et
organismes que sont les UMR qu’on s’apprête à supprimer alors que ce sont des
structures fonctionnelles et efficaces qui ont donné de très bons résultats. La double
tutelle Université / CNRS doit-être maintenue partout où elle est nécessaire.

- Un plan pluriannuel pour l’emploi incluant dès 2009
le rétablissement au CNRS de TOUS les postes supprimés en 2008 / 2009 (chercheurs et
ITA) et le maintien des postes dont la suppression est annoncée. Nous attirons en
particulier l’attention sur l’incohérence qui consiste à faire des économies sur les postes
ITA pour sauver les postes de recherche puisque les chercheurs ne peuvent se consacrer à
leurs travaux que si ils sont associés à des collègues ITA suffisamment nombreux et bien
formés.

- Un plan pluriannuel pour l’emploi à l’Université incluant le rétablissement de TOUS les
postes supprimés en 2009 et tous ceux dont la suppression est annoncée

- Une clarification sur le statut et le financement des doctorants. Nous soulignons la
nécessité d’un véritable soutien de l’Etat aux doctorants ainsi que la nécessité de bonnes
conditions de recherche garantissant leur indépendance.

- Un véritable soutien au travail de recherche des enseignants-chercheurs, impliquant une
décharge d’enseignement pour TOUS les nouveaux recrutés, une augmentation du
nombre de délégations et de détachements

- Une révision profonde du mode de fonctionnement de l’ANR et un rééquilibrage entre
les budgets de l’ANR et ceux des organismes et des universités, pour la création de postes
statutaires de toutes catégories. Nous demandons le maintien des crédits de base à un
niveau qui permette de maintenir une activité de recherche de qualité au-delà de la durée
des financements sur projets dont la généralisation précarise la recherche.

- Un système d’évaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche qui, comme le
demandaient les Etats Généraux de 2004, permette une évaluation cohérente à la fois des
laboratoires et des personnes.

Nous dénonçons en particulier le fait que les instances évaluatrices formés d’élus (CNU et
CoCnrs) soient en passe d’être remplacées par une agence AERES dont les membres sont
exclusivement nommés. Nous rappelons notre attachement à une évaluation
indépendante des chercheurs et enseignant-chercheurs par des pairs.

Nous dénonçons également la dérive quantitative de l’évaluation et le manque de
transparence des critères utilisés.

Jusqu’à ce que ces objectifs soient atteints, nous appelons à la généralisation de toute
forme d’action qui permettrait la satisfaction de nos revendications, dont par exemple

- le boycott de l’AERES, en refusant d’être expert pour l’AERES

- le boycott de l’évaluation des projets ANR.

- la rétention administrative

- le blocage des CA des EPST appelés à entériner les transformations en cours

- des actions visant à alerter nos concitoyens sur ces questions

L’AG a élu des délégués (chercheurs, E-C, ITA et doctorants) qui représenteront notre
laboratoire à la convention nationale du 12 mars 2009.