Toulouse, UMR 5608-TRACES (03/03/09)

, par Admin

Nous, personnels de l’UMR TRACES (Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et
les Sociétés), réunis en Assemblée Générale le 3 mars 2009, sommes profondément inquiets face aux réformes
récentes, en cours et à venir qui touchent l’université et le CNRS.

Nous soutenons le mouvement de contestation dans les universités pour la défense du service public
d’enseignement supérieur et de recherche ainsi que les revendications portées par la coordination nationale des
universités telles qu’elles ont été exprimées lors de l’AG de la coordination du 11 février.

Nous tenons à souligner que contrairement aux propos diffamatoires du Président de la République le 22
janvier dernier, nous faisons partie d’une communauté qui n’a cessé d’évoluer et de transformer ses pratiques
ces dernières années. Nous ne sommes donc pas opposés aux réformes et aux changements mais demandons à
ce qu’ils s’inscrivent dans une démarche concertée et collective, à l’image de la dynamique fédérée en 2004 à
partir des Etats Généraux de la Recherche. Nous demandons des décisions effectives qui montrent de manière
incontestable un changement d’orientation, en particulier sur les points suivants :

• Le maintien du CNRS dans son rôle d’opérateur de recherche en tant qu’organisme national couvrant
tous les champs de la recherche, seule condition de l’efficacité et d’une véritable visibilité
internationale de la recherche française.

• L’abandon de toute politique de désassociation et donc le maintien des UMR, seul dispositif permettant
une coopération fructueuse entre universités, organismes de recherche ou toutes autres institutions à
vocation scientifique.

• La mise en place d’un plan pluriannuel pour l’emploi résolument orienté contre la précarisation des
personnels, seul à même de pérenniser nos structures et d’assurer le développement d’une recherche
efficace sur le long terme :
- Rétablissement de TOUS les postes supprimés dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche ;
conversion des "post-doc CNRS" récemment supprimés en postes statutaires ; suppression des
chaires mixtes universités/organismes au profit d’une vraie politique de délégation et de
détachement.

• L’arrêt de la « détitularisation » amorcée et promise des métiers de la recherche, en particulier par la
baisse drastique des postes ouverts au CNRS dans nos disciplines relevant des Sciences Humaines et
Sociales. Présentée comme compensant cet effondrement, la précarisation des jeunes docteurs sur des
CDD « Post-doc » dans le cadre des programmes ANR est une mesure de court terme dont les effets
pervers sont inéluctables. Après 1, 2 ou 3 CDD, la grande majorité de ces chercheurs seront remerciés
pour laisser place à de plus jeunes qui connaîtront bientôt le même sort.

• Un redéploiement équilibré des crédits de recherche entre l’ANR et les crédits récurrents ainsi qu’entre
les programmes blancs et les programmes thématiques.

• Le maintien de toutes les prérogatives des instances collégiales élues (CoNRS, CNU..).

• L’abandon de la politique de mutualisation et de fusion forcée des unités.

• Une politique de soutien aux étudiants et aux doctorants à laquelle la perspective de Contrat doctoral
unique ne répond pas.

Face à la casse de la recherche et de l’enseignement supérieur, nous nous déclarons « Laboratoire en lutte » et
appelons tous les personnels et étudiants à se mobiliser. Jusqu’à satisfaction de nos revendications, nous
appelons :

• Au boycott de l’AERES : refus d’être expert individuellement pour l’AERES et refus des laboratoires
d’être évalués par toute autre instance que le CoNRS.

• Au boycott de l’évaluation des projets ANR.

• Au refus des jurys de chaires mixtes universités/organismes (anciennement dites d’excellence).

• A une large consultation de tous les acteurs concernés et une meilleure prise en compte des
propositions émanant des Etats généraux de la recherche afin d’élaborer une nouvelle loi d’organisation
de la recherche et de l’enseignement supérieur, et afin de mettre en place un système d’évaluation
transparent fondé sur les principes de collégialité, d’indépendance et de compétence scientifique.

Nous mandatons deux délégués (ITA et CR) afin de participer à l’Assemblée Générale Nationale des
laboratoires le 12 mars prochain à Paris.