Paris, UMR 201 Développement & Sociétés (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – IRD) (18/02/09)

, par Admin

*Motion de l’assemblée générale de l’UMR 201 Développement & Sociétés
(Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – IRD) votée le 18 février 2009*

Nous, personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche membres de
l’UMR 201 Développement et sociétés (Université Paris 1 – IRD), réunis en
assemblée générale le 18 février 2009, sommes partie prenante du mouvement
de grève illimitée dans les universités visant à défendre le service public
d’enseignement supérieur et de recherche. Nous soutenons l’ensemble des
revendications de la Coordination Nationale des Universités telles qu’elles
ont été votées lors de l’AG du 11 février 2009.

Nous exigeons le retrait du projet actuel de modification du statut des
enseignants-chercheurs, l’arrêt du démantèlement des grands organismes de
recherche et notamment le maintien des budgets nécessaires à la mise en
œuvre de leurs missions (budgets récurrents). Nous demandons également la
suspension de la réforme de la formation et des concours de recrutement des
enseignants du premier et du second degrés, qui procède de la même logique
de destruction du service public d’enseignement et de recherche.

Constatant que l’évaluation des chercheurs et enseignants-chercheurs mise en
place par l’AERES est fondée sur des critères illégitimes et inefficaces
(bibliométrie), et qu’elle est mise en œuvre par une structure opaque dont
les membres sont nommés et non élus, nous appelons au boycott des comités
d’évaluation de l’AERES et des évaluations de nos unités de recherche, en
attendant l’ouverture d’un débat visant à l’amélioration des procédures
actuelles d’évaluation.

Nous tenons également à attirer l’attention sur le traitement spécifique
réservé depuis plusieurs années aux Sciences Humaines et Sociales (baisse
continue des budgets, diminution drastique du nombre de postes ouverts aux
concours, progressions des carrières ralenties). La volonté politique de
réduire la place accordée aux SHS (disciplines considérées comme « non
rentables » et « critiques ») dans l’enseignement supérieur et la recherche
est clairement affichée ; elle s’accompagne d’une perte dangereuse
d’autonomie de la recherche vis-à-vis* *des pouvoirs politiques et
économiques.

Nous condamnons unanimement cette politique mise en place par un
gouvernement qui affiche son profond mépris pour l’ensemble de la communauté
scientifique en multipliant les discours et les mesures délétères dans la
précipitation.

Nous demandons donc l’arrêt immédiat de l’ensemble de ces réformes qui
participent de l’affaiblissement structurel de l’enseignement et de la
recherche et de la précarisation des personnels de toutes catégories. Nous
réclamons l’ouverture d’un large débat sur le statut des
enseignants-chercheurs, l’évaluation et le financement de la recherche,
préalable indispensable à toute nouvelle réforme.